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Les avantages en nature

Avantage en nature

Les avantages en nature constituent un élément important de la rémunération des salariés en France. Ils représentent des biens ou services fournis gratuitement ou à moindre coût par l’employeur, permettant au salarié de réaliser une économie sur des dépenses qu’il aurait normalement dû supporter. Voici un aperçu des principaux avantages en nature dans la paie française.

Définition et cadre légal

Un avantage en nature est défini comme un bien ou un service fourni par l’employeur à son salarié, soit gratuitement, soit moyennant une participation financière inférieure à sa valeur réelle. Ces avantages font partie intégrante de la rémunération et doivent à ce titre figurer sur le bulletin de paie.

Légalement, les avantages en nature sont soumis aux cotisations sociales et à l’impôt sur le revenu. Leur valeur doit être intégrée dans l’assiette des cotisations sociales et déclarée dans les revenus imposables du salarié.

Principaux types d’avantages en nature

  1. Avantage en nature « nourriture »

L’avantage en nature « nourriture » concerne principalement la fourniture de repas aux salariés sur leur lieu de travail. Il est particulièrement répandu dans certains secteurs comme la restauration, l’hôtellerie ou le milieu hospitalier. Au 1er janvier 2024, l’évaluation forfaitaire de cet avantage est fixée à :

  • 5,35 euros pour un repas.
  • 10,70 euros pour deux repas.

Néanmoins, attention, le titre restaurant suit des règles particulières. Il est important de noter que les tickets restaurant ne sont pas considérés comme des avantages en nature, mais comme des avantages sociaux classés dans la catégorie des frais professionnels. Pour être exonérée de cotisations sociales patronales, la part de l’entreprise doit être comprise entre 50 % et 60 % de la valeur nominative du titre et ne pas excéder une limite maximale. De plus, les télétravailleurs ont droit à ces tickets.

  1. Avantage en nature « logement »

Cet avantage concerne la mise à disposition gratuite (ou moyennant une faible participation) d’un logement par l’employeur à son salarié. L’évaluation de cet avantage peut se faire selon deux méthodes :

  1. Évaluation forfaitaire : basée sur un barème tenant compte de la rémunération brute mensuelle du salarié et du nombre de pièces du logement.
  2. Évaluation d’après la valeur locative réelle : basée sur la valeur locative servant à l’établissement de la taxe d’habitation.

L’employeur peut choisir la méthode la plus avantageuse pour le salarié.

  1. Avantage en nature « véhicule »

Cet avantage concerne la mise à disposition d’un véhicule de fonction au salarié, pour un usage à la fois professionnel et personnel. L’évaluation de cet avantage peut se faire selon deux méthodes :

  1. Évaluation forfaitaire : basée sur un pourcentage du coût d’achat du véhicule ou des dépenses réelles.
  2. Évaluation au réel : basée sur les dépenses réellement engagées.

Le choix de la méthode dépend notamment de l’ancienneté du véhicule et de la prise en charge ou non du carburant par l’employeur.

  1. Avantage en nature « outils issus des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) »

Cet avantage concerne la mise à disposition d’outils tels que téléphones portables, ordinateurs, tablettes, etc. L’évaluation se fait généralement sur la base des dépenses réellement engagées par l’employeur.

  1. Autres avantages en nature

D’autres avantages en nature peuvent être accordés, tels que :

  • La fourniture de produits fabriqués par l’entreprise à prix réduit.
  • La mise à disposition d’une salle de sport au sein de l’entreprise
  • L’attribution de chèques-vacances (sous certaines conditions)

Évaluation des avantages en nature

L’évaluation des avantages en nature est une étape cruciale pour déterminer leur valeur à intégrer dans la paie. Elle peut se faire selon deux méthodes principales.

  1. Évaluation forfaitaire : basée sur des montants forfaitaires fixés par l’URSSAF, généralement actualisés chaque année.
  2. Évaluation d’après la valeur réelle : basée sur le coût réel supporté par l’employeur.

Le choix de la méthode d’évaluation dépend du type d’avantage et des dispositions prévues par la réglementation.

Intégration des avantages en nature dans la paie

Les avantages en nature doivent obligatoirement figurer sur le bulletin de paie du salarié. Ils apparaissent généralement deux fois :

  1. Une première fois pour les ajouter au salaire brut, car ils constituent un élément de rémunération.
  2. Une seconde fois pour les déduire du net à payer, car ils ne sont pas versés en espèces.

Cette double inscription permet de respecter les obligations légales tout en reflétant la réalité de la rémunération du salarié.

Impact sur les cotisations sociales et l’impôt sur le revenu

Mais, les avantages en nature sont soumis aux cotisations sociales au même titre que le salaire. Ils sont donc intégrés dans l’assiette de calcul des cotisations salariales et patronales. Concernant l’impôt sur le revenu, la valeur des avantages en nature doit être ajoutée aux revenus imposables du salarié. Elle figure donc sur la déclaration pré-remplie des revenus.

Cas particuliers et exceptions

Dirigeants et mandataires sociaux

Sauf exception, les avantages en nature accordés aux dirigeants et mandataires sociaux doivent obligatoirement être évalués en fonction de leur valeur réelle.

Salariés en déplacement professionnel

Les repas pris par un salarié lors de ses déplacements professionnels ne sont pas considérés comme des avantages en nature, mais comme des frais professionnels.

Formalisation des avantages en nature

L’octroi d’avantages en nature doit être formalisé avant la prise de fonction du salarié. Ils peuvent être prévus par :

  • Le contrat de travail ou un avenant
  • Une convention collective ou un accord d’entreprise
  • Un usage d’entreprise
  • Un engagement unilatéral de l’employeur

Bonnes pratiques pour la gestion des avantages en nature

  1. Définir clairement la politique d’attribution des avantages en nature au sein de l’entreprise.
  2. Formaliser systématiquement l’octroi d’avantages en nature dans les documents appropriés (contrat de travail, accord d’entreprise, etc.).
  3. Mettre en place un système de suivi précis des avantages en nature attribués à chaque salarié.
  4. Former les gestionnaires de paie aux règles spécifiques d’évaluation et de déclaration des avantages en nature.
  5. Effectuer une veille régulière sur les évolutions réglementaires concernant les avantages en nature.
  6. Communiquer clairement auprès des salariés sur la valeur et les implications fiscales et sociales des avantages en nature dont ils bénéficient.
  7. Réaliser des audits internes périodiques pour s’assurer de la conformité des pratiques en matière d’avantages en nature.

Conclusion

Ainsi, les avantages en nature constituent un élément complexe mais important de la rémunération des salariés en France. Par conséquent, leur gestion requiert une attention particulière de la part des employeurs et des services de paie, tant sur le plan de l’évaluation que de la déclaration. Bien maîtrisés, les avantages en nature peuvent représenter un outil efficace de motivation et de fidélisation des salariés, tout en optimisant la politique de rémunération de l’entreprise. Cependant, il est crucial de respecter scrupuleusement le cadre légal et réglementaire pour éviter tout risque de redressement social ou fiscal.

Dans un contexte où les formes de rémunération évoluent constamment, les entreprises ont tout intérêt à rester vigilantes et à adapter régulièrement leurs pratiques en matière d’avantages en nature, en s’appuyant sur les conseils de professionnels spécialisés si nécessaire.

 

Références

https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F2408

https://www.urssaf.fr/accueil/employeur/cotisations/avantages-en-nature.html

https://boss.gouv.fr/portail/accueil/autres-elements-de-remuneration/avantages-en-nature.html#:~:text=L’avantage%20en%20nature%20consiste,il%20aurait%20d%C3%BB%20normalement%20supporter.